Le lavoir

Le Lavoir, un espace urbain particulier

Au détour des sentiers de randonnées, au cœur des villages gardois et même au centre des plus grandes villes, le lavoir est devenu un vestige d’une autre époque. Bien qu’inutilisé dans sa fonction première, la population actuelle reste très attachée à ce patrimoine vernaculaire ; aujourd’hui c’est très souvent avec détermination que les lavoirs sont restaurés et entretenus.

Sous l’Ancien Régime, le linge était lavé sans préconisation, soit au fil de l’eau des rivières, soit dans des bacs pour les plus urbains ; l’eau sale était ainsi déversée au hasard de la géographie du territoire, provoquant bien souvent une pollution néfaste aux animaux et aux personnes. Comme beaucoup de sujets de la vie quotidienne, la lessive subit, au XIXe siècle, une révolution technique. Cette période marque l’âge d’or de la construction des lavoirs en France ; il appartient en fait à la cohorte des éléments indispensables à l’urbanisation nouvelle et à l’hygiénisme qui se met en place de façon scientifique et systématique. La rationalisation s’applique à la construction des lavoirs et répond à des normes précises et nationales édictées par des ingénieurs.

Pour aider les communes, Napoléon III soutient la politique de construction des lavoirs par la loi du 3 février 1851 et vote un crédit pour la subventionner à hauteur de 30 %. La construction est commandée par les municipalités sous le contrôle de l’administration départementale. Ce lieu nouveau a la particularité de regrouper des femmes au travail, un travail difficile. Lavant le linge pour le besoin de leur famille ou bien pour les familles plus riches qui déléguaient leur lessive, les femmes se retrouvent exclusivement entre elles et sortent de leur foyer. Les discussions vont bon train, le lavoir devient un véritable lieu de vie où les femmes se rencontrent. Encore aujourd’hui dans l’imaginaire collectif, on assimile ce lieu à un endroit de cancans et de disputes. Et pourtant c’est là aussi que les femmes se sont entraidées et ont pu parler librement sans le contrôle de leur mari ou de leur père. L’utilité du lavoir disparait avec l’arrivée de l’eau courante dans les foyers.

Un patrimoine gardois à visiter

Dans le Gard, la plupart des villes et villages gardent des traces de leur lavoir. Plus ou moins bien entretenu, il occupe toujours une place centrale dans la géographie et ce à la fois comme point de repère et comme lieu de rendez-vous. Deux lavoirs gardois bénéficient, le premier d’une inscription et le second d’un classement au titre des monuments historiques : le lavoir de Pont-Saint-Esprit et le lavoir-fontaine de Saint-Victor-la-Coste.

Les lavoirs aux Archives

Les Archives départementales du Gard conservent dans la sous-série 2 O (Administration communale, 1792-1976) les documents qui témoignent de l’âge d’or des lavoirs.

Classés par commune, les dossiers sont riches des nombreux documents qui reflètent toutes les étapes de la construction des lavoirs et de leurs réparations, on peut y trouver par exemple les projets, les délibérations municipales, les devis, et de magnifiques plans…

L’inventaire en ligne est consultable sur le site des archives : accéder à l'inventaire de la sous-série 2 O.

Le lavoir du Pop-up est une interprétation libre du plan du lavoir de Fontarèches (30).

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