Le 14 juillet

Lorsque le 14 juillet devient fête nationale en 1880

C’est la loi du 6 juillet 1880 qui fait du 14 juillet une journée de fête nationale annuelle. On associe traditionnellement le 14 juillet à la prise de la Bastille en 1789.

Or, c'est le 14 juillet 1790, fête de la Fédération, qui est officiellement commémoré en France depuis 1880.

À Paris, deux cérémonies importantes sont au cœur des festivités.

  • L’inauguration d’un monument d’une part sur la place de la République, où une statue de bronze représentant une femme drapée d’une toge à l’antique et coiffée d’un bonnet phrygien, incarne la République.
  • La distribution des nouveaux drapeaux à l’armée d’autre part, puisque c'est le 14 juillet 1880 qu'est confirmée la fonction du drapeau tricolore comme emblème national.

Un défilé militaire est organisé sur l'hippodrome de Longchamp devant 300.000 spectateurs, en présence du président de la République, Jules Grévy.

Celui-ci remet aux régiments qui lui sont présentés des drapeaux bleu-blanc-rouge frangés d'or et frappés du signe "RF".

Des 14 juillet qui ont marqué l’histoire

Le défilé du 14 juillet 1919

Deux semaines après la signature du traité de Versailles le 28 juin 1919, le défilé du 14 juillet 1919 à Paris est également l’occasion de rendre hommage aux troupes françaises et à leurs alliées qui ont combattu ensemble pendant le conflit. Les formations coloniales défilent sur les Champs-Élysées aux côtés des combattants français et alliés.

C'est aussi l'occasion pour le général Pétain, fait maréchal en novembre 1918, de participer à la parade militaire avec Joffre et Foch. Les festivités commencent dès le 13 juillet et se clôturent le 14 par un feu d’artifice et l’illumination de la tour Eiffel, restée dans l’ombre quatre années durant.

Le défilé du 14 juillet 1945

Trois jours de réjouissances civiques marquent le 14 juillet 1945. Le cortège des troupes victorieuses se déplace de la place de la Nation à celle de la Bastille puis à l'Arc de Triomphe. Les troupes sont alors passées en revue par le général de Gaulle qui proclame le 14 juillet 1945 "plus que jamais fête nationale puisque la France y fête sa victoire, en même temps que sa liberté".

Le 14 juillet dans le Gard

La fête nationale n’a pas toujours été synonyme d’union et d’entente cordiale dans les communes gardoises. Retour sur le 14 juillet 1880 dans la commune d’Aimargues (extrait d’un courrier adressé par le comité républicain d’Aimargues au préfet du Gard, le 15 juillet 1880) :

"Dès le matin 11 heures, un des nôtres se rend à la mairie pour demander le tambour ; en l’absence du maire on s’adresse à l’adjoint qui répond à peine et prétend ne pas savoir si la mairie peut disposer d’un tambour. Il se rend alors chez un de ceux qui font les publications et qui ont le tambour en dépôt chez eux ; celui-ci le livre et s’offre même de battre s’il le faut. A peine avons-nous fait quelques pas que le sacristain furieux se précipite sur la personne qui battait la marche, en faisant tous ses efforts pour lui retirer le tambour prétextant qu’il appartenait à l’Église […].

On va demander des explications à Monsieur le Maire qui annonce que la mairie n’a rien à nous donner et que le tambour prêté appartient au Saint Sacrement. Pourtant lorsque le maire publie les adjudications, il y a toujours un tambour à son service […]. Comment se fait-il qu’il n’y en ait pas eu pour nous ? […].

Qu’il soit dit en passant que le drapeau national flottait sur les murs du temple et du presbytère mais qu’il ne figurait pas sur les murs de l’Église qui est pourtant un édifice public".

Outre le récit anecdotique de ce courrier, on constate la franche rivalité opposant les républicains aux cléricaux. La loi de séparation de l’Église et de l’État ne sera promulguée que 25 ans plus tard, le 9 décembre 1905.

Outre le récit anecdotique de ce courrier, on constate la franche rivalité opposant les républicains aux cléricaux. La loi de séparation de l’Église et de l’État ne sera promulguée que 25 ans plus tard, le 9 décembre 1905.