Le camp des harkis de Saint-Maurice-l'Ardoise

Dans le cadre du 60ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie et en coopération avec plusieurs associations de harkis l’office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) et les Archives départementales du Gard, organisaient le samedi 25 juin 2022 aux Archives départementales une journée mémorielle sur le thème d’itinéraires de femmes harkis.

Le camp des harkis de Saint-Maurice-l'Ardoise

Créé en avril 1958, le centre d’assignation à résidence surveillée de Saint-Maurice-l’Ardoise a vu trois catégories de population se succéder. Un millier d’Algériens d’abord : FLN, MNA (Mouvement national algérien) et droit commun, avant leur évacuation en décembre 1961. Près de 200 activistes ou sympathisants OAS y seront enfermés ensuite du 12 janvier au 14 juillet 1962.

Enfin, le camp est réhabilité pour accueillir plus de 6.000 harkis (combattants et leurs familles) arrivés à compter de septembre 1962. Une violente révolte menée par des jeunes qui ont grandi au camp entraînera sa fermeture définitive en 1976.

En effet, de juin 1962 à mai 1963, environ 20.000 harkis (combattants et leurs familles) sont évacués d’urgence en métropole par l’armée et envoyés dans des centres comme celui de Saint-Maurice-l’Ardoise, qui voit arriver et repartir au cours des premiers mois 6.000 harkis. Une fois la phase de transit terminée, le centre va accueillir à partir du début de l’année 1965, toutes les personnes ayant soit une inaptitude physique, soit un manque de ressources, soit une incapacité de vivre en autonomie sans assistance sociale ou sanitaire.

Ainsi, le nombre de harkis au centre de Saint-Maurice-l’Ardoise se stabilise autour de 800 personnes durant la décennie suivante. Sont regroupés dans le centre, infirmes, blessés de guerre, personnes âgées, veuves ou encore malades souffrant de troubles physiques ou psychologiques. 

De la fin des années 1960 au milieu des années 1970, les installations du centre se dégradent et deviennent insalubres. Les enfants ayant grandi dans le camp se retrouvent également coupés du monde du fait de l’isolement du centre. Par ailleurs, le nombre de malades psychiatriques grandit ayant des répercussions considérables sur les enfants qui côtoient quotidiennement de nombreux malades. Ces facteurs cumulés déclenchent une crise menée par les jeunes durant l’été 1975 entraînant la fermeture définitive du camp.

Femmes de harkis et tisseuses de la République

Au début des années soixante, afin de corriger la perte économique engendrée par la fermeture des usines textiles, la ville de Lodève s'était portée candidate pour accueillir des familles rapatriées de "Français musulmans".

Le projet d’accueil des familles à Lodève était le suivant : les femmes travailleraient dans l’atelier de tissage, qui deviendra quelques années plus tard la Savonnerie de Lodève, et les hommes seraient embauchés dans des hameaux de forestage.

L’exposition retrace la genèse de ce projet singulier et unique : l’arrivée de quelque soixante familles d’Algérie dans une petite commune rurale française, le projet d’accueil basé sur le savoir-faire ancestral des femmes, la vie dans le quartier de la cité de la Gare.

Cette exposition de Mémoires Méditerranée a été présentée aux Archives départementales du Gard du lundi 20 juin au samedi 25 juin 2022.

Programme du samedi 25 juin 2022 à partir de 14h aux Archives départementales du Gard

  • Visite de l’exposition
  • Diffusion du documentaire "Femmes de harkis et tisseuses de la République"
  • "Trajectoires de descendantes de harkis", conférence de Madame Alice BAUDY doctorante en science politique Sciences Po Aix Centre méditerranéen de sociologie, de science politique et d'histoire MESOPOLHIS, CNRS.