Curiosités & Trésors (Février 2025)

Les Archives départementales conservent de précieux fonds iconographiques. On y retrouve des photographies, des cartes et plans, des affiches, des dessins, des gravures... 

Selon le Dictionnaire de terminologie archivistique.doc (francearchives.gouv.fr) :

  • les documents figurés (ou iconographiques) sont des "Documents composés essentiellement d'images fixes comportant un élément de dessin, de figuration graphique ou photographique."
  • les documents photographiques sont des "Documents sur support photographique, incluant les diapositives, les négatifs, les épreuves, voire les documents s'y rapportant".
  • les documents cartographiques concernent "les cartes et plans, quelle que soit leur échelle"

Au fur et à mesure des classements, des inventaires sont élaborés et rendus disponibles en ligne.

Tous les mois, les Archives départementales du Gard vous proposent de découvrir des documents originaux et uniques extraits de ses fonds iconographiques. Les "Curiosités & Trésors" du mois vous sont présentés ici.

Février 2025

+ d'infos : "Le Méditerranéen” à la conquête de la haute mer (Arch. dép. du Gard : 19 Fi 423)

Découvrons ce mois-ci une bien étrange construction, installée sur la plage de Palavas-les-Flots au début du XXe siècle.

Au cours de l’année passée, nous avions évoqué dans cette rubrique l’époque des pionniers de l’aviation postale, ainsi qu’une ascension en ballon réalisée dans la campagne d’Uzès par Charles Dollfus. Le fonds Séguron, conserve quant à lui, dans la sous-série 19 FI des Archives départementales du Gard, une plaque de verre montrant en bord de mer à Palavas-les-Flots, rive droite, un hangar à dirigeables. 

Sur ce cliché, pris par une photographe amateur nîmoise, Adèle Néant, surgit une gigantesque structure aux pieds de laquelle quelques personnes s’affairent à d’éphémères constructions en sable. Comme pour la plupart des autres hangars à dirigeables construits à cette époque, celui de Palavas est en bois, il est fermé des trois côtés et ouvert face à la mer.

C’est le comte Henry de La Vaulx, éminent voyageur et explorateur, disciple de Jules Verne, fondateur, puis directeur de la Fédération aéronautique internationale, qui fit le choix de Palavas comme base de lancement pour des essais avec le ballon "Le Méditerranéen" puis pour des sorties avec "Le Méditerranéen II"

Le dirigeable à gaz de 3 400 m3 était gonflé et préparé à l’intérieur du hangar, lesté avec plus de 500 kilos, sans compter les vivres, avant d’appareiller et de rejoindre la haute mer. Un livre de bord nous renseigne d’ailleurs sur une sortie prévue pour "Le Méditerranéen II", peu avant l’équinoxe d’automne 1902, après une attente longue de plusieurs jours d’une brise favorable orientée nord-est. Une foule nombreuse et impatiente, garnie de nombreux journalistes, assiste au milieu de la nuit, au départ du ballon captif, 36 heures plus tard il atterrissait près de l’étang de Thau.

Cette station d’essais, installée dans un endroit dégagé et aux vents favorables, aura apporté un lot d’enseignements solide à l’aéronautique, notamment sur l’emploi du déviateur et d’un système stabilisateur qui assuraient la dirigeabilité pratique de l’aéronef ainsi que plus de sécurité pour ses passagers. La France entière continue à se passionner pour les périlleuses prouesses techniques de l'aérostation. En Europe, cette "course à l'aérostat" est un défi très farouche entre plusieurs pays, ces expériences d’aérostation maritime et leurs avancées techniques permettront bientôt à l'aéronautique militaire française de jouer un rôle d’importance lors du premier conflit mondial.

E.N