Curiosités & Trésors (Août 2025)
Les Archives départementales conservent de précieux fonds iconographiques. On y retrouve des photographies, des cartes et plans, des affiches, des dessins, des gravures...
Selon le Dictionnaire de terminologie archivistique.doc (francearchives.gouv.fr) :
- les documents figurés (ou iconographiques) sont des "Documents composés essentiellement d'images fixes comportant un élément de dessin, de figuration graphique ou photographique."
- les documents photographiques sont des "Documents sur support photographique, incluant les diapositives, les négatifs, les épreuves, voire les documents s'y rapportant".
- les documents cartographiques concernent "les cartes et plans, quelle que soit leur échelle".
Au fur et à mesure des classements, des inventaires sont élaborés et rendus disponibles en ligne.
Tous les mois, les Archives départementales du Gard vous proposent de découvrir des documents originaux et uniques extraits de leurs fonds iconographiques. Les "Curiosités & Trésors" du mois vous sont présentés.
Août 2025

+ d'infos : Le trait du renouveau : Montdardier vu par Viollet-le-Duc (Arch. dép. du Gard : 5 Fi 47)
Le fonds 5 Fi des Archives départementales du Gard conserve un dessin aquarellé représentant le château de Montdardier avant sa restauration. C’est Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc qui s’engage à partir de 1860 sur la restauration de ce château, ruiné après les destructions révolutionnaires.
Le château médiéval, qui verrouille l’accès au causse de Blandas, est depuis des siècles dans la famille de Ginestous.
C’est l’influent et entreprenant Vicomte Fernand de Ginestous, officier de cavalerie — dont le nom est surtout connu pour avoir occis le journaliste parisien Aristide Ollivier au cours d’un sanglant duel au sabre — qui contacte Viollet-le-Duc alors âgé de 46 ans.
Pour ce chantier de restauration, Viollet-le-Duc a produit plusieurs plans ou esquisses, l’un des plans d’un format de 50 x 66 cm, porte sa signature clairement identifiable en bas à droite. On mesure le talent de ce des¬si¬na¬teur re¬mar¬quable qui utilise à la fois l’encre de Chine et l’aquarelle pour restituer une superbe vue d’ensemble de la façade principale située au nord. Ce dessin, l’un des plus marquants, a sans doute convaincu le commanditaire d’engager les travaux. Le château recevra une galerie sur cour et une tour d’escalier décorée de gargouilles et la famille de Ginestous fera apposer ses armes sur le manteau de la cheminée de la grande salle. On reconnait sur ce dessin les thèmes de prédilection de l’architecte. Si le résultat définitif sera sensiblement différent — notamment en optant pour une entrée principale moins ornementée — il reflète néanmoins l’état actuel de cet édifice, réhabilité dans un style néogothique cher à Viollet-le-Duc.
Loin de ses chantiers phares — la cité de Carcassonne, la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, la cathédrale Notre-Dame de Paris ou celle de Saint-Sernin à Toulouse — Viollet-le-Duc met tout son talent en œuvre pour proposer une restauration complète, s’attelant à reconstruire, comme au château de Pierrefonds dans l’Oise, l’ensemble du château, y compris les décors intérieurs.
C’est ce travail qui permettra la sauvegarde de cet édifice et la reconnaissance de son intérêt historique et stylistique, avec sa protection au titre des monuments historiques, par son inscription en 1989.
Un inventaire est en cours de réalisation et sera prochainement publié sur notre site de consultation des instruments de recherche et documents numérisés.