Curiosités & Trésors (Juin 2025)
Les Archives départementales conservent de précieux fonds iconographiques. On y retrouve des photographies, des cartes et plans, des affiches, des dessins, des gravures...
Selon le Dictionnaire de terminologie archivistique.doc (francearchives.gouv.fr) :
- les documents figurés (ou iconographiques) sont des "Documents composés essentiellement d'images fixes comportant un élément de dessin, de figuration graphique ou photographique."
- les documents photographiques sont des "Documents sur support photographique, incluant les diapositives, les négatifs, les épreuves, voire les documents s'y rapportant".
- les documents cartographiques concernent "les cartes et plans, quelle que soit leur échelle".
Au fur et à mesure des classements, des inventaires sont élaborés et rendus disponibles en ligne.
Tous les mois, les Archives départementales du Gard vous proposent de découvrir des documents originaux et uniques extraits de leurs fonds iconographiques. Les "Curiosités & Trésors" du mois vous sont présentés.
Juin 2025


+ d'infos : Entre mémoire et modernité - le Vieux Paris, immortalisé à l’Exposition Universelle de 1900 (Arch. dép. du Gard : 44 Fi 82 ; Musée d’Orsay : PHO 1987 20 134)
Projetons-nous à l’aube du XXe siècle et plus précisément à Paris lors de l’Exposition Universelle de 1900, où le génie français rayonne entre attractions futuristes et progrès techniques savamment présentés.
C’est une photographie panoramique provenant du fonds Auzéby, conservé aux Archives départementales du Gard, qui rend possible ce voyage au bord de la Seine. Un, ou plusieurs membres de la famille Auzéby, se sont ainsi rendus du Gard à Paris en ce début de siècle et ont rapporté un souvenir de l’attraction du "Vieux Paris", installée sur la rive droite de la Seine, près du pont de l’Alma.
Il s’agissait d’une visite unique : une véritable résurrection du Paris des temps passés, dont le fil conducteur fut imaginé et orchestré par le visionnaire Albert Robida, historien de renom. Les reconstitutions de ce pavillon, véritables prouesses architecturales à l’allure imposante, furent réalisées en dur, en plâtre ou en carton-pierre. Cette attraction, payante, permettait aux visiteurs de déambuler dans des ruelles médiévales reconstituées, d’assister à des spectacles, des tournois, ou encore de découvrir les ateliers d’artisans et l’ambiance des auberges d’antan.
Ce tirage sur papier albuminé contrecollé sur carton, de format 6 x 13, ne nous livre que peu de détails, tant il a pâli et s’est altéré sur sa partie droite. Il permet néanmoins d’apprécier la restitution du rustique bâtiment à pan de bois des Vieilles Halles-Théâtre sur la gauche et de mesurer l’étroitesse de la Seine à cet endroit étant donné que cette reconstitution du « Vieux Paris » était établie, pour plus de la moitié de sa superficie, sur une plateforme posée sur des pieux de 10 à 15 mètres fichés dans la Seine ! On distingue également les bateaux-mouches qui ont contribué à transporter une partie des 50 millions de visiteurs - soit bien plus que la population française d’alors - venus découvrir cette exposition retentissante.
Ce petit témoignage qui restitue un événement éphémère devenu depuis un lieu de mémoire unique rend compte à la fois de la permanence du support photographique et de sa fragilité.