Le château de Lascours se situe dans la plaine du Gardon d'Anduze, à proximité de cette dernière ville et sur le territoire de la commune de Boisset-et-Gaujac.
Pour l'histoire, Lascours apparaît dans les documents depuis la fin du XIIIe siècle, d'abord fief tenu par Raimbaud de Sauve, puiné de la maison des Bermond d’Anduze. Les titulaires de la seigneurie seront ensuite, les Colias : Jean de Colias, jurisconsulte d'Anduze, probablement gendre de Raimbaud et son héritier pour les fiefs de Veyrac et de Lascours, ainsi qu'un droit de leude, à percevoir à Anduze en 1291. Raimbaud de Colias et seigneur de Lascours en 1330 et 1340, puis son fils Pierre de Colias, lequel rend hommage au comte d'Alès le 21 octobre 1370 et de nouveau en 1400, au nom de Sibinde de Cabrières, son épouse. On leur connaît quatre enfants : Hugues, dit Sapour de Colias, qui fut seigneur de Lascours et de Veyrac, et mourut avant 1425, laissant de son épouse Jacquette de Deaux, une fille Contésine. Cette dernière avait épousé avant 1425, Jean David, d'où les David de Veyrac, dit d'Anduze, éteins dans les d’Agulhac de Beaumefort, au XVIIe siècle ; Jacques, moine en 1425 ; Rixende, épouse de Gaucelin de Ginestous, des Baucels et enfin Barthélémy de Colias. Ce dernier transigeait l'année 1425 avec sa nièce Contésine pour la succession de ses parents et obtient Lascours pour sa part. Il était un outre co-seigneur de Gajans et de Saint-Cosme en Vaunage.
Après les Colias, viennent les Bagard, qui ont qualité de seigneur de Lascours et l’habitent dès 1440 jusqu'à la fin du XVe siècle. Leurs successeurs et héritier sont les Boulogne, de Calvisson : Jacques de Boulogne, fils de Gaulcem et de Saucette de Bagard paraît avoir été substitué dans leurs biens et s'intitule seigneur de Lascours en 1500. Trois générations de Boulogne se transmettent la propriété, augmentée des co-seigneuries de Saint-Martin-de-Ligojac, acquise en 1539 et de Gaujac, en 1607, jusqu'en 1626, époque du décès du dernier Boulogne.
Les La Valette de Bez, issus du mariage d'André de La Valette et de Marie de Boulogne, sont héritièrs de Lascours qu'ils doivent se transmettre de père en fils, à l'exclusion des filles, et à condition de prendre les noms et armes des Boulogne, en vertu du testament de Jean de Boulogne, fait le 10 octobre 1602, prévoyant l'extinction de sa race. Les conditions seront remplies jusqu'au décès de Joseph de La Valette de Boulogne, survenu en 1703, laissant une fille unique, et nul cousin de son nom, apte à prendre l'hérédité de Lascours. Aussi, toujours en vertu du testament de 1602, Jacob-Louis de Reynaud invoqua la substitution des terres et seigneuries de Lascours, Saint-Martin-de-Ligojac et de Gaujac en sa faveur, comme seul descendant male survivant de Jean de Boulogne. Le Parlement de Toulouse donna un arrêt favorable à sa requête le 11 août 1708, et après libéralisation des légitimes et emplois affectés sur ces terres, il peut s'y établir à l'occasion de son mariage, en 1719. Depuis cette époque les Reynaud de Boulogne de Lascours, les Champonnay et de Croye se sont succédés à Lascours.
On a trouvé peu de documents sur les fiefs et château de Lascours proprement dit. Les seigneurs devaient hommage et fidélité au baron de Vézénobres. Dans l'hommage qu'il rend au roi le 25 mars 1321, Bérenger d'Uzès, seigneur de Vézénobres dénombre en effet parmi ses arrières fiefs, suivant l'assise qui en avait été faite à Guillaume de Plassian, son auteur, la juridiction haute et basse du Mas des Courts. Un autre hommage fait en 1464 par Guillaume de Laudun, précise le Mas de Lascours, proche de Lézan. Il y aura conflit au XVIIe siècle, avec les comtes d'Alès, à propos de cette mouvance (Chartrier de Castries, liasse 44). On a une vue figurée de Lascours, représentée sur un grand parchemin daté de 1556, donnant un aperçu du château tel qu'il devait exister à l'époque, menaçant ruine au début du XIXe siècle, il a été rebâti au même emplacement par le général de Lascours. On trouve mention de Castelneau, autre demeure seigneuriale construite à une centaine de mètres du château, seulement première moitié du XVIIe siècle. Il doit s'agir de cette maison nouvellement édifiée que Jean de Boulogne, seigneur de Lascours avaient laissé à sa fille naturelle Jeanne de Boulogne et que Jean-Jacques de La Valette lui conteste. Les deux autres fiefs de Saint-Martin-de-Ligojac et de Gaujac étaient de la mouvance des comtes d'Alès ; le premier démembré de la baronnie d'Aigremont, et sur le second, les seigneurs de Lascours partageaient la seigneurie avec les barons de Tornac. L'ensemble des terres de Lascours, Saint-Martin-de-Ligojac, Gaujac et Valabiac forme le domaine actuel de Lascours, s’étendant sur 345 hectares, en 1850, au décès du général de Lascours.
Les documents conservés à Lascours, à présent classés et inventoriés, comportent une série de dossiers sur les Reynaud de Boulogne, depuis Jérémie de Reynaud, conseiller au présidial de Nîmes jusqu'au général-baron de Lascours ; des dossiers sur les Boulogne, les La Valette de Boulogne, prédécesseurs des Reynaud à Lascours, sur les Rocheblave, d'Alès et Fereyre, originaires de la Guadeloupe, leurs alliés. Les titres de propriétés concernent Gaujac et Saint-Martin-de-Ligojac, Lascours, Valabiac, actuellement commune de Boisset-et-Gaujac, la métairie de Cassepène, à Saint-Laurent-d'Aigouze, possédée par les Reynaud, de 1600 à 1752. Enfin les papiers de la famille Ediève, d'Anduze, dont hérite au XVIIIe siècle Jacob-Louis de Reynaud de Boulogne et les titres du domaine de Grandignargues, vendu vers 1750, complète le fonds du chartrier de Lascours.
Les archives du Gard ont prévu le microfilmage de l'ensemble du fond sauf les liasses 17-18, 22-34, partie de la 47, 50,58-59, 69-72.