Le fonds Dentan-Laporte-Monod (233 J) est en partie disponible en ligne

Qui sont les familles Dentan, Laporte et Monod ?

Le fonds Dentan-Laporte-Monod conservé aux Archives départementales dans la sous-série 233 J provient de l'héritage d'Albert Dentan. 

Albert Dentan est né le 1er juin 1894 au Vigan et décédé le 28 février 1988. Il descend par la branche paternelle d’une grande lignée de pasteurs darbystes réfugiés en Suisse après la Réforme. Sa femme Elizabeth Monod est elle aussi issue d’une lignée de pasteur (branche Colani par les Cailliatte).

Afin de mieux cerner le contenu de ce fonds, vous trouverez en téléchargement ci-contre un arbre généalogique qui vous permettra de comprendre les points communs de ces 3 familles : Dentan, Laporte et Monod.

  • Couple Pierre Félix Laporte - Aline Chazel

Issu d’une lignée de filateurs, Pierre Félix Laporte achète une filature au Vigan de 120 bassines nommée "filature vieille"  puis une de 80 bassines nommée "filature neuve". [Le fond d’archives contient des livres de comptabilité (années 1834, 1874, 1909). Albert explique dans ses mémoires comment les lettres de correspondances à l’encre grasse étaient pressées dans un grand livre pour récolter l’empreinte des lettres lues ensuite par transparence]. Pierre Félix lègue à ses deux fils une filature chacun. Félix, le grand-père maternel d’Albert hérite de la dite filature "vieille". Elle s’arrêtera de produire en 1914 après avoir fonctionné à perte pour ne pas renvoyer les fileuses. C’est aussi l’année du décès de sa femme, Aline Chazel. Félix vivra le reste de sa vie des revenus de ses fermages.

  • Berthe Laporte (1863-1891)

Fille de Félix Laporte et d’Aline Chazel, Berte Laporte est l’aînée d’une fratrie de trois enfants. Albert Dentan écrit dans ses mémoires un passage concernant Berthe : "Berthe alla deux ans à Boulogne-sur-Seine, dans la pension Viennot […] Berthe y resta deux ans, avant de faire la connaissance d’un jeune théologien qui se destinait à être missionnaire. Il était très amoureux d’elle et elle fort éprise, mais ma grand-mère ne pouvait se faire à l’idée que sa chère Berthe puisse encore et pour toujours s’éloigner du foyer pour quitter la France. Elle fit tant et si bien que Berthe eut la faiblesse de rompre ses fiançailles. Ce fut un terrible sacrifice pour ces deux amoureux. Le jeune homme devint missionnaire et Berthe mourut de tristesse m’a dit ma mère […] La chambre de Berthe qui donnait sur la terrasse fut condamnée, fermée à clef". Berthe est décédée vers l’âge de 26 ans. [Le tri de ces correspondances fait par Albert Dentan a été conservé à l’identique].

  • Charles Laporte (1866-1927) - Lucie Deferre (1879-1961)

Charles Laporte est le deuxième enfant de Félix Laporte et d’Aline Chazel. Il étudie le droit et devient avocat aux abords du Vigan puis s’installe à Nîmes. Il fait la connaissance de Lucie Deferre. Sa mère Aline refuse aussitôt cette union (comme elle l’avait fait pour Berthe). Charles et sa mère restent alors brouillés un moment, selon Albert c’est Louise, sa sœur et Charles Dentan, son beau-frère qui parviennent à les réconcilier. Charles réussit brillamment sa carrière d’avocat mais adonné aux jeux il perd des sommes considérables. [Un article contient les lettres qu’il a émises avec son épouse Lucie aux membres de sa famille (sa mère Aline Chazel, son père Félix Laporte, sa sœur Louise Laporte)].

  • Couple Charles Dentan (1865-1935) – Louise Laporte (1872-1961)

Le grand-père de Charles, Samuel, banquier a créé le crédit lyonnais d’Alger puis a démissionné pour créer la banque Dentan. Il y emploiera ses deux fils, Georges et Charles, le père d’Albert. Charles après avoir épousé Louise Laporte en 1892, aide son beau-père à la gestion d’une filature de soie au Vigan. Il se consacrera toute sa vie à l’évangélisation et sera pasteur itinérant pendant la Première guerre mondiale. Charles et Louise ont eu quatre enfants : Germaine, Albert, Raoul et Jean.

  • Germaine Dentan (1893-1919)

Germaine Dentan, surnommée par sa famille "mémaine" ou "Ger" est la fille de Charles Dentan et de Louise Laporte. Sœur d’Albert Dentan, elle décède en 1919 vers l’âge de 26 ans d’une maladie quelques mois après la rupture de ses fiançailles par son fiancé Jean Duntze en 1918. Elle a reçu son certificat d’infirmière en 1913 et a servi au sein de la Croix rouge française pendant la première guerre. Les lettres reçues sont nombreuses de la part de soldats reconnaissants. [Des articles contiennent aussi les lettres de la famille, les documents liés à son activité d’infirmière et une photographie prise à la pension Viennot. Des lettres liées à sa maladie, son décès et son fiancé se trouvent aussi dans les articles liés à ses parents].

  • Lucie Dentan (1880-1968)

Lucie Dentan est la fille de Benjamin Dentan, frère de Samuel Dentan (1838-1899) qui a créé la banque Dentan et le Crédit Lyonnais d’Alger. Elle est la cousine de Charles, fils de Samuel Dentan et a eu de nombreuses correspondances avec celui-ci et sa famille. Lucie a été directrice du foyer du soldat de l’union franco-américaine pendant la première guerre mondiale, elle s’est trouvée sous les bombardements pendant la guerre et s’est investie dans son travail au foyer du soldat jusqu’en 1921. [Les archives contiennent des documents scolaires, administratifs, ses correspondances familiales et les documents liés au Foyer du soldat. Diverses autres lettres envoyées aux membres de sa famille se trouvent dans les articles de ces derniers].

  • Couple Albert Dentan (1894-1988)- Elizabeth Monod (1903-1983)

Albert est le second enfant d’une fratrie de quatre. Il est mobilisé pendant la guerre de 1914-1918 et se retrouve sur le front de Verdun. [Le fond d’archives contient entre autres la liste des les tirs de harcèlements de la 1ere batterie d’artillerie à Douaumont écrits de sa main derrière la carte des lieux maculée de boue, son journal de marche et de nombreux négatifs de cette période. Les lettres qu’il a écrites à ses parents sont sans censure et il raconte en détail ses journées et leurs horreurs]. Il poursuit après la guerre ses études à l’École Centrale. Il épouse en 1923 Elizabeth Monod dont il a six enfants. Il est élève et collaborateur d’Albert Caquot, grand ingénieur et travaille comme directeur technique dans la société de travaux publics de son beau-père Arnold Monod. La société Monod dépose le bilan en octobre 1954, la poursuite de l’exploitation se fait sous concordat jusqu’en 1960 mais les chantiers étaient déjà arrêtés fin 1958. Par sa mère Albert hérite de la filature dont le premier étage est en ruines. Il le démolit et fait du rez-de chaussée des garages. Par la suite la commune a racheté le bâtiment pour en faire un gymnase.

À la retraite il se retire au Vigan dans la demeure du mas Rolland avec sa femme. Celle-ci décède en 1983. Il s’implique dans de nombreuses associations jusqu’à sa mort en 1988.

56 négatifs sur plaques de verre ont été numérisés

Outre ces documents iconographiques, ce fonds de famille comporte 119 articles en cours de classement (correspondances familiales, journal du front de la guerre 1914-1918, estampe...).

Les correspondances familiales sur quatre générations de 1800 environ à 1987 ont un grand intérêt historique et rendent compte de la vie de ces familles au quotidien de même que leurs réflexions les plus intimes à travers leurs notes manuscrites. Les mémoires d’Albert Dentan, de Robert Raisin Dadre et d’A. Penel donnent vie à l’Histoire par le foisonnement d’anecdotes racontées et l’émotion qui s’en dégage. On peut aussi noter que certains courriers proviennent des États-Unis pendant la Guerre de sécession. C’est ainsi un fond privé riche par l’importance des correspondances familiales, par leur durée historique et leurs diverses provenances (France, Suisse, États-Unis).

Il faut noter aussi que le fond de cette famille contient un journal du front provenant du Capitaine Arnold Monod (le père d’Elizabeth) : "le petit Écho du 18e Territorial d’Infanterie" avec ses dix premiers numéros d’une grande rareté.

On trouve aussi une estampe de Joseph Lesage peintre poilu reconnu de son temps qui mourra quinze jours avant l’armistice, l’estampe représente un paysan avec ses chevaux de trait.

Le fond est encore en cours de tri au niveau des correspondances. Certains prénoms récurrents rendent difficiles le classement et seules les écritures permettent de différencier les auteurs. Les beaux-parents et parents ne sont pas différenciés et les mêmes expressions "père et mère" sont utilisées dans les correspondances, les grands-parents paternels et maternels sont appelés "bon papa et bonne maman", ce qui peut induire des erreurs de classement et seul le contexte et les dates permettent de différencier les récepteurs des correspondances.

Ainsi seul l'inventaire concernant les archives photographiques est disponible en ligne. Une fois le chantier de tri et de classement terminé, l'instrument de recherche sera actualisé. 

Les documents iconographiques que vous pouvez consulter de chez vous !

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