Handicap & Société : Le Gard du Moyen-Âge à nos jours
Au fil des siècles, la place accordée dans la société aux personnes en situation de handicap a évolué, avec un tournant radical au cours du XXe siècle.
Pendant tout le Moyen Âge, l’infirmité renvoie à des signes divins : les infirmes sont considérés comme des « pauvres du Christ », auquel on doit assistance, l’assisté devenant de facto l’instrument de salut de celui qui le secourt. Par la suite, cette image, assez positive, disparaît et les « pauvres infirmes et honteux » sont mis à l’écart. Ils sont pris en charge par les institutions civiles et enfermés dans des hôpitaux généraux. À la fin du XVIIIe siècle, le regard porté sur les « corps infirmes » commence à évoluer : les préjugés concernant la prétendue infériorité de nature des infirmes commencent à être battus en brèche par les philosophes des Lumières et les savants.
À la fin du XIXe siècle et surtout au début du XXe siècle, plusieurs lois sont votées, rappelant la responsabilité de l’État envers ces personnes. Émerge alors progressivement la notion du droit à réparation, notion qui se développe surtout après la Première Guerre mondiale. Les associations représentant les personnes en situation de handicap jouent alors un rôle prépondérant en favorisant les changements pour défendre leurs droits.
Le terme de « handicap », pour désigner une déficience physique ou mentale, n’est apparu que très récemment dans la langue française, au milieu du XXe siècle. Ce mot est emprunté à l’anglais « hand in cap », dont l’origine remonte au XVIe siècle. Le mot est introduit en France au XIXe siècle via le domaine hippique.