Traces de Sel

Plusieurs partenaires réunis dans le cadre de leur politique de développement culturel

Le château de Sommières, le musée Médard de Lunel, la maison du Grand Site de la Camargue gardoise, le Centre des Monuments nationaux à Aigues-Mortes, les Archives communales de Lunel, les Archives départementales du Gard, les Salins du Midi se sont associés à l'initiative du Centre des monuments nationaux et sous l’égide du syndicat mixte du Pays Vidourle-Camargue, pour réaliser un projet d'envergure proposant en 2016 des expositions en réseau et des animations sur la thématique commune du sel, de son histoire et de ses usages.

Dans ce cadre, les Archives départementales du Gard ont présenté une exposition intitulée « Traces de sel » à partir du 11 juillet 2016.

À travers une sélection de documents d’archives spectaculaires et peu connus du grand public, cette exposition a démontré à quel point le sel a marqué jusqu’à aujourd’hui le paysage et l’histoire des hommes.

L’exposition présentait de nombreuses cartes et documents originaux peu connus du grand public (le plus ancien document présenté date de l’an 815). Elle se déclinait autour de quatre parties :

  • les usages du sel
  • le sel sur le territoire (cartes anciennes…)
  • le travail du sel (main-d’œuvre, verriers, pêcheries)
  • l’argent du sel (imposition et actions de justice).

Cette exposition a été ouverte jusqu’au 16 juin 2017

À partir de la rentrée 2016 et tout au long de l’année scolaire, des actions éducatives ont été proposées aux classes des écoles primaires, des collèges et des lycées gardois.

Le sel a laissé sa trace dans de nombreux fonds d'archives mis à disposition des chercheurs par les Archives départementales.

Pourquoi le sel ?

Les encyclopédistes du XVIIIe siècle dressaient déjà la liste des usages du sel : cuisine, conservation des aliments, pharmacie, chimie. Ce dernier domaine s'est développé et diversifié lors de la révolution industrielle, mais dès l'Antiquité il a fallu de la soude pour faire du verre et du sel pour faire de la soude. L'histoire du sel est ainsi inséparable de celle des verriers.

Le territoire du sel

La plus ancienne carte connue des salins de Peccais, conservée dans les archives de l'abbaye de Psalmodi, date de 1425. Sous l'Ancien Régime, la vision la plus riche du territoire du sel est donnée par une série de cartes rassemblée par l'intendance et les États de Languedoc, permettant de suivre les évolutions à long terme. Manuscrits ou gravés, ces documents sont souvent des oeuvres d'art.
Après la Révolution, c'est dans les archives des travaux publics, puis des services de l'équipement, que l'on peut suivre l'évolution du territoire, y compris par des photographies aériennes. Au plus près des salins, il y a le cadastre et autres archives foncières. Sur les terrains appartenant à la ville d'Aigues-Mortes, les dossiers du contrôle préfectoral de l'administration communale montrent concessions et ventes.

Les travailleurs du sel

L'organisation de l'exploitation du sel est perceptible dans les archives des communautés qui en vivent. Sous l'Ancien Régime, ce sont l'abbaye de Psalmodi ou le grand prieuré de Saint-Gilles. Les archives de la Révolution montrent la transformation de ces biens ecclésiastiques en salins nationaux..Le sel est encore omniprésent dans les archives anciennes de la commune d'Aigues-Mortes, déposées aux Archives départementales.
Les maîtres verriers sont bien connus grâce aux archives notariales qui enregistrent les associations, les ventes, les entrées en apprentissage.
Depuis 1800, comme tout secteur d'activité, le sel, la soude et le verre laissent aussi leur trace dans les archives consacrées à l'administration générale et à l'économie. Du point de vue de la police, de copieux dossiers concernent les suites du "massacre des Italiens" de 1893 à Aigues-Mortes.
Les archives des producteurs de sel eux-mêmes étant de nature privée, les Archives départementales du Gard n'en détiennent que peu d'exemples, documents judiciaires ou comptables. Enfin, quelques cartes postales d'Aigues-Mortes nous font directement assister au travail du sel.

L'argent du sel

Sous l'Ancien Régime, tout témoigne des importantes ressources fiscales que génère le sel. L'abbaye de Psalmodi, le chapitre cathédral d'Alès, la commune d'Aigues-Mortes conservent soigneusement les titres de leurs droits et exemptions, avec éventuellement les pièces des litiges qu'ils génèrent. L'administration des gabelles est dissoute sous la Révolution, mais les archives du bureau des douanes d'Aigues-Mortes nous informent sur la persistance de la fiscalité du sel.

En savoir plus sur Aigues-Mortes

Le reportage Saint Louis à Aigues-Mortes a été diffusé le 27 avril 2017 dans l'émission de Stéphane Bern Visites privées : le Gard à perte de vue sur France 2.

Plusieurs des participants du projet Traces de sel y sont interviewés.