Le Gard - Un territoire, des histoires
Avant-propos du catalogue
Une nouvelle ère pour leS arChiveS départementaleS après plus d’un siècle passé dans l’ancien grand séminaire de la rue des Chassaintes, les archives départementales sont désormais installées dans de nouveaux locaux, conçus spécialement pour héberger, dans les meilleures conditions possibles, le patrimoine documentaire du département.
Outre cette mission de conservation, le bâtiment de la rue du Forez va permettre aux Gardois de s’approprier les richesses contenues dans ces documents, qui ne sont pas, loin s’en faut, des « vieux papiers poussiéreux ». Chaque parchemin, chaque feuille de papier, chaque registre est le témoignage de la vie de ceux qui nous ont précédés, qui ont voulu conserver et transmettre des preuves, des pièces servant à l’établissement de droits ou simplement les traces d’une activité ou d’une œuvre de l’esprit.
Avec cette exposition, la première présentée par les Archives départementales depuis plusieurs décennies, une nouvelle offre culturelle voit le jour, au-delà de la consultation des documents pratiquée depuis longtemps en salle de lecture par des érudits, amateurs d’histoire ou… des administrés à la recherche de « la » pièce pouvant étayer leurs droits. Patrimoine commun, les archives doivent en effet être offertes à la curiosité de tous et partagées de la manière la plus large possible.
Par le biais d’expositions, de conférences, de rencontres, d’actions menées avec les scolaires mais aussi avec tous les acteurs du milieu culturel, le précieux patrimoine documentaire du département, rangé sur plus de 20 km de rayonnages, va donc désormais pouvoir être découvert et admiré par tous.
Damien ALARY
Président du Conseil général du Gard
Vice-Président de la Région Languedoc-Roussillon
Introduction du catalogue
Avec l’installation dans leurs nouveaux locaux, les archives départementales disposent d’une vaste salle permettant de faire découvrir au public amateur d’histoire les fonds conservés sur plus de 20 km de rayonnages. plusieurs pistes ont été explorées pour choisir le thème de cette exposition inaugurale : présenter les documents les plus prestigieux ou les plus spectaculaires, proposer une « galerie » de gardois, retracer l’histoire du département du Gard à travers les siècles…
Mais ces idées ne permettaient pas de montrer ce qui fait à la fois la richesse et la singularité des archives. Les fonds conservés aux Archives départementales sont en effet à l’origine des documents produits par des personnes, physiques ou morales, dans l’exercice de leur activité sur le territoire du département, documents qui ont donc été créés dans un objectif précis sans pour autant que leur auteur les considère comme des éléments d’histoire. Ce n’est qu’au fi l du temps et parce qu’ils ont été conservés que ces documents acquièrent une valeur historique. Les pièces qui nous ont été transmises sont donc des témoignages de ces activités humaines et nous font connaître les actions menées dans tous les domaines, qu’il s’agisse de politique, d’économie, de questions sociales, religieuses, intellectuelles…
Afin de restituer cette variété, le parti finalement retenu a donc été de proposer un parcours dans le temps et dans l’espace, visant à retracer l’histoire de certaines de ces activités ou de certains moments forts vécus par les habitants du département, avec une répartition sur tout le territoire.
Le parcours a ainsi été construit en se basant sur les districts constitués lors de la création des départements en 1790. La loi du 26 février 1790 a en eff et entériné la création des départements, constitués à partir des circonscriptions d’Ancien Régime, et divisés en districts. La délimitation du département du Gard s’est faite à partir des anciens diocèses civils de Nîmes, Alès et Uzès et n’a pas évolué depuis cette date. Le département était divisé en huit districts : Alès, Beaucaire, Nîmes, Pont-Saint-Esprit, Saint-Hippolyte, Sommières, Uzès et Le Vigan. Ces huit circonscriptions, qui furent supprimées lors de la réforme administrative du 28 pluviôse an VIII, divisent de manière équilibrée le territoire du département, tout en correspondant chacune à des régions ou pays bien identifi és, que l’on repère encore aisément aujourd’hui. Pour chaque district, quelques thématiques ont été retenues, qui sont souvent emblématiques de l’histoire de ces « micro-régions », et qui touchent à diff érents aspects de l’histoire locale, qu’il s’agisse des activités économiques, de la vie politique ou sociale, d’événements majeurs. Sont évoquées aussi quelques personnalités gardoises, connues ou méconnues.
Les possibilités étaient multiples et il a donc été nécessaire de faire des choix pour ne retenir que deux à trois sujets et quelques personnages par district, choix nécessairement subjectifs, liés aussi parfois aux documents conservés. On trouvera donc par exemple une évocation de l’exploitation des mines de charbon dans la région d’Alès ou de la viticulture dans le district de Pont-Saint-Esprit mais on a renoncé, faute de place, à évoquer les débuts du chemin de fer ou l’importance du thermalisme. De même, si l’on parle des fi latures textiles dans le district du Vigan, il n’est pas question de l’économie pastorale, pourtant tout aussi importante dans la vie locale et les réglisseries de la région d’Uzès ont été préférées à la poterie… Il a fallu renoncer aussi à évoquer des thèmes aussi importants que la justice, l’éducation, l’assistance ou les modes d’administration locale, pourtant fortement représentés dans les fonds conservés.
Loin d’être exhaustif, ce parcours invite donc plutôt les visiteurs à « se promener » dans un territoire en découvrant des histoires sur les lieux et les hommes qui les ont habités. Il leur permettra aussi d’apprécier la richesse et la diversité du patrimoine documentaire conservé aux Archives départementales, patrimoine qui ne cesse de s’accroître au fi l du temps.