Du certificat d'études au baccalauréat
Ce n'est que depuis quelques décennies que le baccalauréat est devenu l'examen le plus important du cursus scolaire.
Avant lui, c'est le certificat d'études primaires qui jouait ce rôle et marquait, pour beaucoup d'élèves, la fin des études et le passage dans le monde des adultes. L'école s'achevait souvent à 12 ans, du temps de nos grands-parents.
Le cas particulier de François Eyssette
C'est d'ailleurs pour une question d'âge que François Eyssette, originaire de Comps, n'a pu retirer son précieux diplôme.
En effet, pour être admis à passer cet examen, il fallait avoir au moins 11 ans ou obtenir une dispense de l'inspecteur. Or, dans le cas présent, ce dernier avait dans un premier temps rejeté l'inscription de François pour la session de 1887, son instituteur ayant donné pour date de naissance le 18 novembre 1876.
Mais le matin même de l'examen, le père de François vint avec son fils, en affirmant qu'il était né en fait en décembre 1875 et François put ainsi passer les épreuves et les réussir.
Hélas, après vérification auprès de la mairie de Comps, on s'aperçut que la véritable date de naissance était le 16 décembre 1876 et l'inspecteur (peut-être vexé de s'être fait berner ?) décida de lui refuser le diplôme.
Grâce à cette tentative de fraude, ce document se trouve conservé encore aujourd'hui aux Archives départementales et a été récemment retrouvé lors du classement des archives de l'inspection académique.
Les archives modernes de l'Inspection académique
Ce fonds, toujours en cours de classement, recèle également de nombreux sujets sur lesquels ont planché les générations précédentes, et qui nous feraient souffrir aussi aujourd'hui, si l'on en juge par ces problèmes d'arithmétique donnés en 1906 :
« Une marchande achète 27 douzaines de pêches à 1 F 25 la douzaine. On lui en donne 13 pour 12, elle en offre gratuitement 15 à des enfants. Quel est son bénéfice si elle revend le reste 0 F 15 la pièce ? ».
« Un père de famille qui gagne 3 F 50 par jour veut économiser 250 F par an. Combien peut-il dépenser par jour, s'il se repose le dimanche et 8 jours de fête ? »
Pour finir, on peut méditer sur ce sujet de composition française, qui reflète bien les mentalités de l'époque (bien loin de la mixité ou de la parité !) :
« Une de vos amies un peu coquette vous écrit que les travaux du ménage ont quelque chose de répugnant. Vous lui répondez ».