Il y a 43 ans, la loi Veil
Le 26 novembre 1974, Simone Veil, ministre de la Santé, monte à la tribune de l’Assemblée nationale pour défendre son projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse.
Elle nous a quittés le 30 juin 2017, 43 ans après cet événement significatif, rappel d’une période importante dans l’histoire du combat pour la dignité des femmes.
« Une affaire de femmes »
Le film de Claude Chabrol, avec Isabelle Huppert qui a reçu le César et le prix d’interprétation féminine à Venise pour ce rôle, est inspiré par l’histoire de Marie-Louise Giraud, avorteuse sous l’Occupation, guillotinée le 30 juillet 1943 pour avoir « aidé » 27 femmes à avorter.
Plus de 15 000 condamnations à des peines diverses seront prononcées jusqu'à la Libération.
« Notre ventre nous appartient ! »
Le 5 avril 1971, à l’appel de Simone de Beauvoir, des femmes françaises se mobilisent pour la défense de leurs droits et pour “la liberté de disposer de leurs corps”.
Le manifeste des 343, publié dans Le Nouvel Observateur, proclame alors : « Un million de femmes se font avorter chaque année en France dans des conditions dangereuses et clandestines. On fait le silence sur ces millions de femmes. Je déclare que je suis l'une d'elles. Je déclare avoir avorté. De même que nous réclamons le libre accès aux moyens anticonceptionnels, nous réclamons l'avortement libre. »
Le 26 novembre 1974 : Simone Veil et son projet de loi relatif à l'IVG
Source : INA - Producteur : Office national de radiodiffusion télévision française
« Il suffit d'écouter les femmes »
C’est par ces mots que Simone Veil termine son exposé.
Seule sur le banc du gouvernement, sous les critiques tonitruantes des députés de sa propre majorité, elle remporte une victoire importante dans le long combat pour l’émancipation.
Dépénalisant l'avortement sous certaines conditions, la loi sera adoptée le 29 novembre par 277 voix contre 192.
Après la loi Neuwirth de 1967 mettant en place l’accès à la contraception chimique, la loi sur l’interruption volontaire de grossesse, promulguée le 17 janvier 1975, constitue une étape pour garantir le droit des femmes à disposer librement de leur corps.
Que disait la presse locale ?
- Le Midi Libre
- La Marseillaise