La climatologie
Le climat à travers les âges
La Terre a pour particularité d’avoir traversé plus de 4 milliards d’années en gardant à sa surface un cycle hydrologique et des températures compatibles avec la vie. La première grande glaciation est liée à l’effondrement du taux de méthane lors de l’irruption de l’oxygène dans l’atmosphère terrestre il y a 2,45 milliards d’années. La seconde glaciation est plus récente : elle se situe au Néoprotérozoïque (entre 1 milliard d’années et 540 millions d’années) lorsque le CO2 s’effondre à son tour.
Beaucoup plus récemment, le petit âge glaciaire (PAG) s’étend de 1300 à 1855. Marqué par un net rafraîchissement après l’optimum climatique du IXe au XIIIe siècle, le PAG se caractérise par des hivers très froids voire glacials comme celui de l’année 1364.
La fin du PAG est estimée aux alentours des années 1850 marquées par une séquence tiède qui débute avec une succession de beaux étés en 1857, 1858 et 1859 favorisant de bonnes récoltes. Mais la canicule de 1859 amorce un premier changement climatique plus proche des normes météorologiques que nous traversons actuellement.
L’observatoire du mont Aigoual
Le mont Aigoual est du point de vue climatique à la fois sous l’influence de l’océan Atlantique et de la Méditerranée, ce qui en fait un site particulièrement intéressant. Déjà en 1882, Georges Fabre, soutenu par le général François Perrier, propose la construction d’« une station de recherches météorologiques et forestières » afin d’étudier le climat très particulier du mont Aigoual. Le projet est approuvé en 1886 et la construction durera de 1887 à 1894.
La Commission météorologique du Gard a vu le jour en 1879. Les premières observations seront faites par des bénévoles. Ils sont dix-sept, membres de la Commission ou membres correspondants. Les observations se font deux fois par jour, à neuf heures du matin et à six heures du soir. Situé au point culminant du Gard à 1567 mètres d’altitude, l’observatoire vise à faire des prévisions climatiques en tentant d’estimer au plus juste le temps sur une période donnée à partir de l’étude du système climatique.
Climat méditerranéen
Le Gard bénéficie d’un climat méditerranéen avec une moyenne de 600 à 800 mm de pluie par an présentant trois caractéristiques différentes suivant la géographie locale. De la partie côtière la plus au sud, essentiellement la Petite Camargue, jusqu'aux Costières, le climat est doux en hiver, chaud l'été avec peu de précipitations tout au long de l'année (550 à 600 mm par an). Dans la partie centrale et est du département, entre les Costières, le Rhône et le pied des Cévennes, le climat est plutôt doux dans l'ensemble l'hiver, chaud à très chaud l'été, notamment à Nîmes, avec quelques orages estivaux plus nombreux près des Cévennes. L'automne et le printemps sont marqués par des périodes de fortes pluies.
La partie nord-ouest du département recouvrant les Cévennes du Gard, est soumise à un climat méditerranéen atténué, avec des influences continentales et océaniques, marquées par de plus importantes précipitations annuelles de l’ordre de 800 à 1 000 mm par an en moyenne. L'hiver y est plutôt doux en vallée, mais frais à froid ailleurs avec des chutes de neige fréquentes au-dessus de 1 000 à 1 200 m. Le printemps et l'automne peuvent être ponctués par de très fortes précipitations pouvant conduire à des inondations.
Sécheresse et canicule
Depuis plusieurs années, la France connaît des étés secs voire caniculaires. Les nappes phréatiques sont asséchées et le stress hydrique subi par la végétation est accentué par le déficit pluviométrique important. Ce phénomène n’est toutefois pas récent. Depuis que les relevés météorologiques existent, les étés excessivement chauds ont été fréquents. Ce qui est nouveau, c’est la répétition de ces phénomènes sur un été, on parle de vagues de chaleur, leur durée et leur intensité, parfois plus de 10 journées consécutives où le mercure dépasse les 36 °C en journée et ne descend pas en-dessous des 24 °C la nuit.
Les inondations dans le Gard
Le Gard, de par sa situation géographique est soumis aux caprices du climat. En effet, les épisodes cévenols ou méditerranéens sont fréquents en période automnale. Ils se caractérisent par l'accumulation de masses nuageuses en provenance du golfe du Lion, souvent dans un régime de vents de sud à sud-est très humides. Un épisode cévenol se déroule normalement sur plusieurs jours et donne en moyenne des quantités d'eau comprises entre 200 et 400 mm pouvant atteindre 600 voire 700 mm de précipitations au cours d'épisodes vraiment intenses.
Ce phénomène météorologique affecte principalement les Cévennes et le piémont cévenol mais déborde souvent en plaine provoquant régulièrement des inondations importantes. L'épisode cévenol des 30 septembre et 4 octobre 1958 a causé la mort de 36 personnes. Il est encore à ce jour le plus meurtrier qu'ait connu le Gard au XXe siècle.
Nîmes a également été frappée par un épisode cévenol meurtrier le 3 octobre 1988. Neuf personnes trouvent la mort, deux pilotes d'hélicoptère sont tués, 45 000 personnes sinistrées, pour l’équivalent de 610 millions d’euros de dégâts. Les rues de la ville sont balayées par les flots qui emportent tout sur leur passage lors d’une succession d’orages échelonnés sur une dizaine d’heures.
Plus récemment, les inondations de 2002 ont encore causé la perte de 23 personnes et affecté 299 communes sur les 356 que comptait alors le département du Gard pour un total de 830 millions d’euros de dégâts. Ces épisodes dramatiques obligent les autorités à entreprendre des travaux comme l’établissement de digues ou de bassins de contention aux abords des villes.