Les cantonales
La création des conseils généraux
Afin d’unifier la nation et de rationaliser l’organisation administrative héritée de l’Ancien Régime, l’Assemblée constituante décide en 1790 de découper la France en 83 départements, organisés autour de chefs-lieux. Leur administration est confiée à un conseil général dont les membres sont désignés par le pouvoir central.
Le 3 juillet 1848, la IIe République instaure l’élection des conseillers généraux au suffrage universel, à raison d’un élu par canton. Le département devient une collectivité territoriale de plein droit et le conseil général reçoit une compétence générale pour régler les affaires d’intérêt départemental par la loi du 10 août 1871.
Le conseil général, dont les membres sont élus pour six ans au suffrage universel, est renouvelé par moitié tous les trois ans.
Il existe aussi de 1800 à 1940 des conseils d’arrondissement.
Les lois de décentralisation
Grâce aux lois de décentralisation, dites lois Defferre, de 1982 et 1983, le département devient une collectivité territoriale de plein exercice.
La tutelle du préfet est remplacée par le contrôle de légalité. Le président du conseil général exerce alors le pouvoir exécutif départemental. Il assure la préparation ainsi que la mise en œuvre du budget du département.
Les conseils généraux reçoivent de nouvelles compétences : action sociale, ports de commerce et de pêche, transports scolaires.
Plusieurs lois successives entre 2003 et 2008 confient de nouvelles compétences au département (gestion des routes et des collèges notamment) et confortent ses vocations en matière d’action sociale et médico-sociale.
La mise en place des conseils départementaux
Par la loi du 17 mai 2013, les conseillers généraux deviennent des conseillers départementaux.
Ils sont au nombre de deux par canton et chaque binôme doit être composé d’une femme et d’un homme. Le nombre de cantons est ainsi divisé par deux. Ces nouvelles règles électorales ont été appliquées pour la première fois lors du scrutin de mars 2015.
Et dans le Gard
Gilberte Roca
Née en 1911, Gilberte Roca sera la première femme à siéger au conseil général après les cantonales du 30 septembre 1945. Déjà conseillère municipale de Nîmes aux côtés de Léon Vergnole depuis le mois d’avril de la même année, elle a derrière elle une activité politique importante. Militante communiste et résistante dans l’Aude, à Lyon et dans le Gard pendant la guerre, elle fait également partie des premières femmes députées.
Elle participe alors à la première puis à la deuxième Assemblée constituante avec tous ceux qui sont chargés de reconstruire le pays et de rebâtir les fondements de la République après l’Occupation. C’est à cette époque que sont créés la sécurité sociale, les comités d’entreprise ou encore l’EDF. Ces mêmes députés sont également à l’origine de la Constitution de 1946.
Élue municipale jusqu’en 1947, Gilberte Roca quittera le conseil général le 27 mars 1949 et restera à l’Assemblée nationale jusqu’en 1958.
Elle retrouve l’équipe municipale nîmoise de 1959 à 1977 et militera également pour l’Enfance ouvrière nîmoise au grand air dont elle sera la présidente. Elle est décédée en 2004.