Le développement de la Poste

Des moyens pour communiquer existent depuis longtemps déjà dans notre région par l’intermédiaire notamment des routes romaines.

Destinées d’abord à favoriser le déplacement rapide des légions, elles s’avèrent particulièrement utiles pour les besoins de l’administration et la transmission des nouvelles à travers l’Empire grâce à tout un réseau de relais implantés à intervalles réguliers.

Au cours du Moyen Âge, les rois ont leurs propres messagers ou chevaucheurs tout comme le pape et les évêques. Toutefois, les chevaucheurs restent limités en distance tandis que les besoins en communication de la royauté ne cessent de croître. Louis XI est donc le premier roi à créer un service organisé de "relais postés", ou poste aux chevaux avec l’édit du 19 juin 1464.

Des relais tenus par des chevaucheurs, devenus des "maîtres de poste", sont donc installés tous les 30 kilomètres pour recevoir les messages et se les transmettre les uns aux autres. Les chevaucheurs peuvent changer de chevaux de relais en relais et ainsi parcourir plus facilement 90 kilomètres dans une même journée. Les relais doivent donc disposer de plusieurs chevaux prêts à partir sous la responsabilité des "maîtres de poste". Ces derniers sont généralement propriétaires de leur relais et de leurs équidés.

Il faut toutefois attendre 1602 pour que la transmission des missives du public soit assurée sous l’impulsion d’Henri IV qui prend un édit d’unification de tout le système en nommant un contrôleur général. Les nouveaux agents en charge de cet acheminement postal sont appelés des "courriers". Cette opération devient vite lucrative et nécessite de constituer toute une organisation pour trier les courriers en fonction de leur destination. C’est la mission des "maîtres des courriers" qui trient et organisent les missives en "melons" avant de former des "malles" pour désigner les sacoches en cuir dans lesquelles sont placées les missives en vue de leur distribution. On parlera de "malle-poste" sous la Révolution pour désigner les voitures de poste.

Les premiers relais de poste dans le Gard

On en retrouve trace dès le début du XVIIème siècle. On sait que des relais existaient déjà sur les communes de Villeneuve-lez-Avignon, Uchaud, Nîmes, Connaux, Pont-Saint-Esprit ou encore Bagnols-sur-Cèze en 1609.

La construction d’un nouveau pont adossé contre la face orientale du pont du Gard entre 1743 et 1747 permet de franchir le Gardon reliant ainsi les villes de Bagnols-sur-Cèze à Nîmes en passant par Connaux, Valliguières, Bezouce et Marguerittes.

Notre département compte 22 bureaux de poste en 1791 répartis sur huit districts :

  • Nîmes,
  • Alès,
  • Beaucaire,
  • Sommières,
  • Pont-Saint-Esprit,
  • Saint-Hippolyte-du-Fort,
  • Uzès,
  • Le Vigan.

Les villages environnants doivent venir retirer leur courrier au bureau de poste auquel ils sont rattachés.

Le gouvernement de la Convention nationale met en place une régie nationale des postes le 24 juillet 1793, premier fondement de la poste actuelle. Les employés deviennent des fonctionnaires.

Une loi du 3 mai 1829 autorise la création d’un bureau postal dans chaque commune.

Des diligences aux chemins de fer

Le courrier connaît un réel essor au début du XIXème siècle puisque l’on passe de 30 millions de lettres en 1789 à 176 millions en 1845.

Le nombre de bureaux de poste double sur la même période.

Les diligences tractées par quatre chevaux peuvent ainsi transporter outre des lettres, quelques voyageurs. L’arrivée du chemin de fer révolutionne encore les modes de transport et les diligences sont peu à peu délaissées au profit des trains. Le dernier relais de poste ferme en 1873.

La mise en place du timbre-poste

À partir de 1826, les lettres sont obligatoirement datées à leur départ comme à leur arrivée.

Il faut attendre 1849 pour l’instauration d’une taxe unique donnant lieu à la création du premier timbre-poste français.

Si la mise en place du tarif unique entraîne une baisse des recettes, cette perte est largement compensée par l’accroissement massif du volume des lettres qui passe de 254 millions en 1850 à 650 millions en 1870.

Le développement du télégraphe

Le premier poste télégraphique du département a été installé sur les hauteurs de Villeneuve-lez-Avignon en 1821.

Les premiers travaux pour établir une ligne reliant Avignon à Montpellier, en passant par Nîmes, commencent vers la fin de l’année 1831.

Longue de 87 kilomètres, cette ligne compte 14 postes dont 10 dans le Gard :

  • Les Angles,
  • la Bégude,
  • Estézargues,
  • Lédenon,
  • Courbessac,
  • la tour-Magne,
  • Nîmes-Direction,
  • Puech-d’Autel,
  • Bernis
  • Gallargues.

Les machines du télégraphe aérien sont installées sur des tours construites exprès ou sur des tours déjà existantes, de préférence en hauteur.

Le poste de la tour-Magne d’abord installé sur le monument romain en 1832 fut déplacé en 1838 en raison du difficile accès de la tour, qui aurait effrayé un inspecteur venu visiter les installations au sommet.

En 1897, sur les 350 communes que compte le département, 94 sont équipées d’un poste télégraphique.

Chronologie

  • 19 juin 1464 : Édit de Louis XI créant un service organisé de « relais postés », ou poste aux chevaux.
  • 1602 : Henri IV prend un édit d’unification de tout le système postal en nommant un contrôleur général.
  • 1791 : le département du Gard compte 22 bureaux de poste en 1791 répartis sur huit districts, Nîmes, Alès, Beaucaire, Sommières, Pont-Saint-Esprit, Saint-Hippolyte-du-Fort, Uzès, Le Vigan.
  • 24 juillet 1793 : mise en place par le gouvernement de la Convention nationale d’une régie nationale des postes, premier fondement de la poste actuelle. Les employés deviennent des fonctionnaires.
  • 1821 : Installation du premier poste télégraphique du Gard sur les hauteurs de Villeneuve-lez-Avignon.
  • 1826 : les lettres doivent être obligatoirement datées à leur départ comme à leur arrivée.
  • 3 mai 1829 : possibilité de création d’un bureau postal dans chaque commune.
  • 1831 : début des travaux pour établir une ligne télégraphique reliant Avignon à Montpellier en passant par Nîmes.
  • 1832 : installation du poste télégraphique sur la tour-Magne à Nîmes.
  • 1849 : instauration d’une taxe unique donnant naissance au premier timbre-poste français.
  • 1873 : fermeture du dernier relais de poste.
  • 1897 : 94 communes sont équipées d’un poste télégraphique sur les 350 communes que compte le département du Gard.

Quelques almanachs postaux