L’essor du chemin de fer dans le Gard

Les premiers chemins de fer sont britanniques.

La première ligne est ouverte en 1821 entre le centre minier de Darlington et Stockton. Le premier grand tronçon ferroviaire pour voyageurs entre Liverpool et Manchester est inauguré le 15 septembre 1830. Il transporte voyageurs et marchandises sur 58 kilomètres.

En France, l’essor du chemin de fer est étroitement lié au transport de la houille et du minerai pour remplacer progressivement la traction animale moins productive.

Toutefois les premiers wagons placés sur des rails sont encore tirés par des chevaux (ainsi sur la première ligne française, reliant Saint-Etienne à Andrézieux) avant l’apparition de la première locomotive inventée en Angleterre et perfectionnée en France par Marc Séguin en 1829.

Elle équipe la seconde ligne de chemin de fer française, reliant Saint-Étienne à Lyon en assurant un trafic de voyageurs dès 1832 pour 2h35 de voyage.

Et dans le Gard...

Paulin Talabot

On doit en grande partie l’essor du chemin de fer dans le Gard à l’ingénieur Paulin Talabot.

Né à Limoges dans une famille de magistrats, il est reçu à l’École polytechnique en 1826.

Il intègre alors le corps des ponts et chaussées qui lui confie l’amélioration du canal du Rhône à Sète.

Domicilié à Nîmes, le jeune ingénieur débute sa carrière industrielle en se tournant rapidement vers les chemins de fer. Il crée une société d’études qui conçoit un projet de voie ferrée entre Alès et Beaucaire.

Après ce premier succès, il devient directeur de la Société des mines de la Grand-Combe et chemins de fer du Gard en 1837 en ayant pour mission de relier les villes du Midi entre elles.

Ce projet donne naissance aux lignes :

  • Nîmes-Montpellier
  • Avignon-Marseille.

La Compagnie des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée voit le jour quelques années après.

Talabot en sera le directeur général de 1862 à 1882.

Il contribuera également à l’essor des chemins de fer italiens et autrichiens.

La ligne Nîmes-Beaucaire

Commencée au printemps 1838, la ligne Nîmes-Beaucaire est inaugurée le 15 juillet 1839 pour la foire de Beaucaire.

36 minutes séparent alors les deux villes distantes de 24 kilomètres.

Les wagons de 1ère classe peuvent accueillir 18 voyageurs, ceux de 2ème classe, 24.

L’ouverture de la seconde partie du tracé, de Nîmes à Alès et d’Alès à la Grand-Combe se fait le 10 août 1840.

Les trois tronçons mesurent 88 kilomètres de long ce qui en font le plus long tracé de France sur les 566 kilomètres de voies ferrées que compte l’ensemble du territoire.

Plusieurs autres lignes suivent entre 1844 et 1882. Le maillage du département du Gard est ainsi progressivement assuré du nord au sud et de l’est à l’ouest.

La ligne Paris-Lyon-Méditerranée

Cette ligne naît en 1857 de la fusion de la "Compagnie du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée" créée en 1852 et de la "Compagnie Paris-Lyon".

Paulin Talabot sera directeur de cette nouvelle compagnie qui s’impose partout dans le Gard.

Chronologie

  • 1821 : 1ère ligne de chemin de fer entre le centre minier de Darlington et Stockton.
  • 15 septembre 1830 : inauguration du premier grand tronçon ferroviaire pour voyageurs entre Liverpool et Manchester sur 58 kilomètres, transportant voyageurs et marchandises.
  • 1832 : seconde ligne de chemin de fer française, reliant Saint-Étienne à Lyon en assurant un trafic de voyageurs pour 2h35 de voyage.
  • 1837 : Paulin Talabot devient directeur de la Société des mines de la Grand’Combe et des chemins de fer du Gard.
  • 15 juillet 1839 : inauguration de la ligne Nîmes-Beaucaire pour la foire de Beaucaire.
  • 10 août 1840 : ouverture de la seconde partie du tracé, reliant Nîmes à La Grand-Combe.
  • 1844 : naissance de la ligne Nîmes-Montpellier.
  • 1849 : naissance de la ligne Avignon-Marseille.
  • 1852 : création de la Compagnie du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée.
  • 1857 : la Compagnie des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée est créée à la suite de la fusion de la Compagnie du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée et de la compagnie Paris-Lyon.
  • 1862 : Paulin Talabot devient directeur général de la Compagnie des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée.