Parcs & Jardins du Gard
Les jardins d’agrément
La chartreuse de Valbonne à Saint-Paulet-de-Caisson
Au nord-est de l’actuel département du Gard, dans l’ancien diocèse d’Uzès, s’étendait au Moyen Âge une vaste forêt appelée Bondillon. L’isolement, propice à la vie monastique, attire au début du XIIIe siècle, l’ordre des Chartreux qui y construit un monastère. Au sein de l’édifice, le religieux dispose d’une petite maison et d’un jardin personnel aligné au grand cloître, clos de murs, isolant complètement l’ermitage du monde extérieur.
Aux XVIe et XVIIe siècles, durant les guerres de religion, la chartreuse de Valbonne est incendiée. La reconstruction est longue et difficile. À la Révolution, les ordres religieux sont supprimés et les moines sont dispersés. En 1836, les Chartreux rachètent le couvent et la vie monastique reprend jusqu’en 1901, où le couvent est à nouveau supprimé en vertu des lois contre les congrégations. Les bâtiments à l’abandon se dégradent alors. En 1926, un pasteur, Philadelphe Delord, rachète le domaine. Le lieu étant idéal grâce à ses petites maisons et ses jardins privatifs, il y installe une léproserie.
Aujourd’hui, la chartreuse de Valbonne, classée monument historique, est un lieu touristique. On y retrouve le petit et le grand cloître, les cellules de moines ainsi que son domaine avec ses 40 hectares de forêt, un grand jardin qui offre une vue privilégiée sur le grand cloître, des plantations de fleurs et des vignes tout autour de la propriété.
Les jardins de l’abbaye de Saint-André à Villeneuve-lès-Avignon
L’abbaye de Saint-André est située à Villeneuve-lès-Avignon. Implantée sur le mont Andaon, elle s’étendait au Xe siècle sur un vaste domaine. La puissance de ce monastère s’accroit au cours des siècles qui suivent. Au XIIIe siècle, Philippe le Bel ordonne la construction d’un fort qui devient une place avancée du royaume de France face à Avignon, cité des papes. L’abbaye connait alors un essor florissant avant de décliner aux XVe et XVIe siècles. Au XVIIe siècle, elle est dotée d’un réseau de puits lui permettant d’alimenter les jardins en eau. Ils se composent de deux grands bassins à haute margelle, de tables rondes en pierre avec des bancs circulaires et de sculptures entourées de parterres de rosiers.
À la Révolution, l’abbaye est transformée en hôpital militaire puis vendue et en partie démolie. Fin 1915, Elsa Koeberlé, écrivain et peintre, découvre Saint André et consacre toute sa fortune à la réhabilitation des lieux.
Aujourd’hui, le jardin à l’italienne retrace les embellissements faits aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les bassins ont été recrées selon des plans anciens et des modèles italiens. On y retrouve le jardin classique présentant une certaine similitude avec les villas toscanes de la Renaissance (arbres en pot, statues…). Couvrant la plus grande partie des jardins, le jardin méditerranéen en terrasse offre une vue exceptionnelle sur les Dentelles de Montmirail, le mont Ventoux, les Alpilles et le Palais des papes.
Les jardins de Saint-André sont classés aux Monuments historiques depuis 1947 grâce au travail de restauration d’Elsa Koeberlé et Génia Lioubow. En 2014, ils ont reçu le label « Jardin remarquable ».
Le château de Bosc à Domazan
Le château de Bosc est situé sur la commune de Domazan. Sa construction remonterait au XIVe siècle mais le cadastre de 1818 ne révèle aucune construction à cet emplacement. Pourtant, les parties semi-enterrées du château montrent qu’il est construit sur une ancienne maison dont les murs et les ouvertures sont encore visibles. En 1870, un certain Capieu achète le domaine à la maire de Domazan. Il redessine les jardins et procède à des travaux de restauration.
Aujourd’hui, le château et le parc de Bosc sont un lieu touristique. Le château est situé dans un parc de cèdres séculaires agrémenté de roses blanches. Un nouveau jardin à la française fut redessiné au début des années 2000 avec de larges allées et contre-allées et un rond-point central en buis. Lors de travaux, les fondations d’un ancien bassin central furent mises au jour au même emplacement que le rond-point en buis actuel.
Les jardins de la Fontaine à Nîmes
La source de la Fontaine contribua à fixer les premiers habitants de Nîmes et fut dès l’origine un lieu sacré. Les Romains accomplirent de gros travaux pour l’aménager. Tombé en ruine, cet ensemble laissé hors des murs de la ville médiévale n’a été redécouvert qu’à partir de 1738. La ville décide de remettre en état la source antique afin de pallier le problème d’approvisionnement en eau dû aux sécheresses. C’est lors de ces travaux que le système de canalisations et de retenues d’eau est découvert. Les travaux d’abord planifiés par Clapiès, ingénieur de la province de Languedoc, sont continués par son successeur Jacques-Philippe Maréchal. L’objectif est de mettre en scène la source et les vestiges antiques découverts, dans une composition inspirée des jardins à la française, avec ses allées symétriques, ses alignements d’arbres, l’ensemble enrichi de balustres, vases et bancs.
Les jardins de la Fontaine se composent de deux espaces distincts : un jardin romantique aménagé sur les pentes du mont Cavalier et un jardin classique dans la plaine. Les jardins respectent au mieux l’implantation des ouvrages antiques. La fontaine est le point central des jardins, tout est d’ailleurs fait pour la mettre en valeur. Le grand escalier, derrière la source, mène à des allées bordées de pins d’Alep et de chênes verts pour rejoindre la tour Magne, tour romaine qui domine l’ensemble.
Le parc des Châtaigniers au Vigan
Le parc des Châtaigniers est situé sur la commune du Vigan. Les remparts du Moyen Âge entouraient ce qui constitue aujourd’hui la vieille ville : la promenade des Châtaigniers, le Plan d’Auvergne, la rue du Chef-Marceau et le jardin de la Caisse d’Épargne marquent l’emplacement des anciens fossés. Après la destruction des remparts au XVIIe siècle, le bois de châtaigniers dont les beaux arbres étaient déjà centenaires fut transformé en promenade publique. Cette promenade était considérée comme "le plus bel ornement de la ville".
Le boulevard des Châtaigniers et le pourtour de cette promenade constituent une zone privilégiée, constituée de quelques grandes maisons avec des jardins mais l’ensemble forme surtout un centre de loisirs et de promenades. Le bois de châtaigniers, aménagé en parc, attire dès qu’il fait beau, grâce à ses nombreux bancs disséminés sur les pelouses, les promeneurs qui flânent et se plaisent à trouver un moment de détente et de quiétude.
Le château de Villevieille à Sommières
Le château de Villevieille se situe sur la commune du même nom, près de Sommières. Son origine remonte au XIe siècle. Lors de la guerre contre les cathares, le seigneur Pierre de Bermond prend parti contre le roi de France. Le château est alors saccagé, confisqué et tombe dans le domaine royal. En 1529, Bernard de Pavée rachète le château resté depuis lors dans sa descendance.
Durant la Révolution, il a été épargné car le propriétaire des lieux était un fidèle de Voltaire. Après 1913, le château, occupé seulement par des gardiens se dégrade et subit l'occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale. En 1960, le comte et la comtesse Jean de David-Beauregard reviennent vivre au château et entreprennent sa restauration.
Le château, qui possédait autrefois douves et pont-levis, a vu disparaitre ces structures au profit de la construction des maisons du village. Une tourelle pointue s’élève sur le petit bâtiment qui limite le jardin.
Le château de Beaucaire
Sur la rive droite du Rhône, face à Tarascon, le château de Beaucaire fut une des forteresses les plus importantes du midi de la France. Il dominait le croisement du Rhône avec la voie Domitienne. Il a été construit au XIe siècle puis démoli sur l’ordre de Richelieu en 1632. En 1830, la commune effectue des restaurations et l’aménage en l’état actuel. Elle fait réaliser des jardins et améliore l'entrée principale. Des centaines d'arbres, pins d'Alep et frênes-fleurs sont plantés et des allées tracées.
Le château occupe le nord de la colline. Sur la pente au sud, ceinturée par les anciens remparts et la plaine du Rhône, la basse-cour est devenue un jardin public au XIXe siècle. Les deux allées, basse et haute, bordent ce jardin à l'ouest comme à l'est par un alignement de frênes, thuyas et pins d’Alep. Pelouses, chemins et escaliers ombragés les délimitent au nord comme au sud. En 1982, le jardin de la Vignasse est ajouté. Il s’agit d’un verger méridional où poussent amandiers, oliviers et micocouliers.
Les jardins botaniques
Le jardin médiéval d’Uzès
Le jardin médiéval d’Uzès, situé au pied des tours du Roi et de l’Évêque, s’inspire des jardins clos de la fin du Moyen Âge. Abandonné pendant plusieurs décennies, les lieux sont restaurés à partir de documents historiques sur les plantes et jardins du Moyen Âge, par l’association In Situ en 1995.
Aujourd’hui, ce jardin d’inspiration médiévale représente un vrai herbier vivant au cœur de la ville. Plus de 400 plantes cohabitent dans ce lieu et illustrent les multiples usages que l’on en faisait au Moyen Âge. Le jardin était à la fois nourricier et guérissant. On y retrouve donc les plantations de type médicinal et les potagères et condimentaires.
Le château d’Espeyran à Saint-Gilles
Le château d’Espeyran est situé au sud de Saint-Gilles. Au Moyen Âge, le domaine appartenait aux abbés de Saint-Gilles et constituait leur résidence estivale. A la Révolution, c’est Guillaume Sabatier qui acquiert ce domaine. Frédéric Sabatier d’Espeyran, passionné par les chevaux, entreprend au XIXe siècle de grands travaux dans le domaine. Le parc du château devient un parc d’entraînement pour les chevaux. La famille Sabatier investit alors une grande partie de sa fortune dans l’aménagement du parc.
D’une superficie de 13 hectares, le parc demeure un ensemble paysager de grande qualité. Cependant les différentes périodes d’abandon et le vieillissement du domaine obligent l’État à une réflexion sur sa sauvegarde et la nécessité d’un plan de gestion. C’est ainsi qu’en 2007, un plan de restauration et de renouvellement des plantations est lancé. Un inventaire botanique est réalisé permettant de révéler la grande diversité des plantations historiques. Le parc présente de grands cèdres, pins et chênes centenaires et des feuillus variés, des arbustes à fleurs... Aujourd’hui, ce parc est devenu un espace de découverte alliant biodiversité et botanique, dont il contribue à conserver les richesses. Le château et le parc sont inscrits au titre des Monuments historiques.
Les jardins ethnobotaniques de la Gardie à Rousson
Situés au cœur des Basses Cévennes, les jardins de la Gardie témoignent de la relation entre l’homme et les plantes. Ces jardins sont le fruit d’une action citoyenne. C’est l’association Arc’Avène qui est à l’origine de leur création.
Les jardins de la Gardie mettent en scène une partie du patrimoine végétal sauvage ou cultivé des Cévennes. Ils témoignent des savoir-faire liés aux plantes de la région et à leurs usages. Le jardin a pour objectif de décrire les us et coutumes que les hommes entretenaient jadis avec les plantes familières.
Près de 800 végétaux du patrimoine floristique sont réunis dans les jardins. Le site se compose de plusieurs jardins thématiques. Le verger rend hommage au triptyque vigne, olivier et mûrier, trois plantes ayant durablement marqué le paysage cévenol avec le châtaignier. La collection de céréales présente des variétés anciennes. Le jardin botanique comprend une grande partie des espèces végétales poussant dans la région et réparties sur quatre types de terrain (garrigue, stérile minier, sous-bois et rocaille). Le jardin potager médiéval présente les légumes cultivés avant les grandes découvertes (oignons, choux, pois, navets…). Le jardin est à la fois un lieu de mémoire et de savoir-faire témoignant de l’utilisation traditionnelle des plantes en Basses Cévennes tant pour leurs propriétés médicinales qu’aromatiques. Un verger conservatoire présente enfin une collection d’arbres fruitiers en provenance du palais du Luxembourg à Paris, siège du Sénat.
La Bambouseraie à Anduze
La Bambouseraie a été créée en 1856 par Eugène Mazel. Les Mazel sont des commerçants aisés de Marseille qui achètent ce domaine situé sur la commune de Générargues, au lieu-dit "Prafrance", près d’Anduze. Eugène Mazel, passionné de botanique, prend possession du lieu et imagine un parc où il acclimaterait des espèces exotiques. Il dessine les allées, construit des serres et fait creuser un canal pour capter l’eau du Gardon et irriguer le parc. Des variétés de bambous, des séquoias, des gingkos bilobas, des cryptomerias, des lotus, mais aussi des châtaigniers, cerisiers, pommiers, mûriers sont ainsi plantés sur plus de 15 hectares.
Aujourd’hui, le parc de la Bambouseraie est l’un des plus visités du pays. Les bambous et notamment la forêt de bambous géants, constituent son originalité botanique. Erik Borja, artiste paysagiste, a créé le vallon du Dragon qui s’intègre non seulement dans la bambouseraie mais aussi dans le paysage cévenol. Ainsi, la végétation indigène (chênes verts, arbousiers, aulnes, viornes...) côtoie les plantes les plus exotiques. La diversité des plantes permet d'accueillir une multitude d'espèces d'oiseaux et d'insectes. La Bambouseraie en Cévennes œuvre enfin pour le développement des collections qui permettent la conservation du patrimoine génétique de la planète, essentielle au maintien de la biodiversité.
Le jardin botanique de la Tour Vieille à Alès
Le jardin botanique de la Tour Vieille est situé à Alès. A l’origine, ce domaine était privé et comprenait un jardin potager, des vignes et des oliviers ainsi qu’un parc d’agrément boisé avec pavillons d’habitation et dépendances, la maison du gardien et des serres et pièces d’eau. En 1946, il est réquisitionné par le préfet pour abriter un centre d’enseignement ménager et accueille jusqu'à 250 élèves. Dans les années 1960, la dégradation des lieux devient de moins en moins compatible avec l’activité. Laissé à l’abandon pendant plusieurs années, la ville acquiert une partie du domaine en 1973 pour y installer un parc municipal qu’elle agrandit en y ajoutant un terrain. Mais elle doit se résoudre à raser le château trop vétuste. Seules la tour et la serre vont être conservées.
Aujourd’hui, le jardin botanique de la Tour Vieille présente plus de 700 espèces végétales et une collection d’arbres séculaires. Le parc accueille l’une des plus grandes collections de topinambours avec près de 140 variétés différentes. On retrouve, dans ce jardin, une pièce d’eau qui abrite des lotus, nénuphars et iris.
Les jardins potagers
Les jardins ouvriers et familiaux de la route d’Arles à Nîmes
Les jardins ouvriers ont été institués afin de donner une distraction saine et agréable aux familles ouvrières. Les jardins familiaux sont créés en 1896 par l’abbé Jules Lemire, député du département du Nord. Il fonde la Ligue Française du Coin de Terre et du Foyer. Ces jardins ont pour vocation l’amélioration de la condition des familles ouvrières tant d’un point alimentaire que social. L’objectif est donc de disposer, moyennant une redevance annuelle, d’un jardin familial pour les loisirs, la culture de fleurs et de fruits et légumes en excluant tout usage commercial.
À Nîmes, en 1911, un groupe de notables prend le relais de l’initiative de création des jardins ouvriers lancée par Théophile Tholozan en 1901. Un terrain de trois hectares situé route d’Arles s’ajoute aux terrains de la route de Montpellier et de la route d’Uzès. Ces terrains sont ensuite divisés en petites parcelles. De nombreux jardiniers ont creusé un puits dans leur jardin pour effectuer des arrosages en dehors des horaires réglementaires. Des abris bricolés affichent chacun des spécificités particulières témoignant de tous les gestes de récupération et d’invention ayant contribué à façonner ce paysage.
L’institut des sourds-muets et aveugles à Saint-Hippolyte-du-Fort
L’institut des sourds-muets et aveugles est un établissement implanté à Saint-Hippolyte-du Fort spécialisé dans l’éducation des enfants atteints de déficience auditive ou de troubles spécifiques liés au langage. L’idée est lancée par le pasteur Sardinoux en 1854 lors d’une conférence pastorale à Saint-Hippolyte. Son projet est repris par les notables de la ville qui s’organisent en comité.
Les enfants sont accueillis dans deux maisons mitoyennes au centre de la ville mais les locaux ne sont pas adaptés. En 1876, la construction d’un immeuble plus spécifique commence. De 1877 à 1879, l’ensemble de l’institut est finalisé. L’institut constitue le premier grand immeuble d’enseignement, avant les écoles primaire et militaire, construites dix ans plus tard. Le terrain choisi est l’enclos Bressonet, près de la gare, route de Durfort. L’établissement vit en monde clos, avec son propre jardin, sa boulangerie et sa vigne.
150 ans plus tard, la volonté des fondateurs est toujours vivante et ce lieu (aujourd’hui Centre de rééducation de l’ouïe et de la parole, institut Paul Bouvier) reste à la pointe des techniques et des œuvres sociales.
Zoom sur... le catalogue lié à l'exposition itinérante (disponible à partir du 28 juin 2022)
Plus d'infos sur les expositions itinérantes
Les Archives départementales disposent de plusieurs expositions itinérantes, produites par les services du Département ou en partenariat avec d’autres institutions culturelles.
Elles visent à mettre en lumière l’identité culturelle du territoire du Gard en multipliant les angles de vue sur l’histoire gardoise (archéologie, patrimoine, ethnologie…).
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