Chirographe, vous avez dit chirographe ?
Vous n'avez peut-être jamais entendu ce terme. Les Archives départementales du Gard vous proposent un instant d'évasion "spécial confinement" et vous emmènent à la découverte d'un chirographe. Objet singulier, les Archives départementales du Gard conservent un magnifique exemplaire datant du XIIe siècle.
Quand on n’est pas archiviste ni historien, il y a des documents dont on n’imagine même pas l’existence. Quelquefois la rencontre avec certains documents nous bouscule, vient nous émouvoir parce qu’ils nous racontent des histoires singulières, parce que la forme esthétique particulière dégage la beauté de certaines œuvres d’art.
Quand on n’est pas historien ni archiviste et que la chance nous est donnée de travailler aux Archives il y a un risque réel presque médical, celui du syndrome de Stendhal, quand des heures durant on est à la recherche d’un document, celui inattendu ou tant espéré.
Un jour en salle de lecture, j’ai rencontré un… chirographe…
Le chirographe est un contrat rédigé sur parchemin en deux exemplaires tête bêche sur une même feuille. Très utilisé au Moyen Âge pour déjouer les faussaires, le texte est séparé en deux par une phrase, un dessin ou encore un alphabet, cette partie graphique se nomme la devise. La devise découpée de tout son long en son centre permet ainsi à chaque partie de garder son exemplaire et par la suite de réunir les deux exemplaires, si nécessaire, pour prouver l’authenticité de l’acte.
Aux Archives départementales du Gard sont conservés de nombreux exemples de chirographes.
Illustration ci-dessus : Les chanoines d’Arles vendent à l’abbé de Saint-Gilles leurs droits sur une terre sise à la limite de leurs territoires respectifs, pour la redevance annuelle de deux boisseaux de froment et d’orge et de cinq livres de cire. 1158. Télécharger une partie de ce chirographe conservé sous la cote H 1.