Un siècle avant Internet, les pigeons voyageurs

Sur cette affiche datant du 3 décembre 1897, le préfet du Gard appelle au recensement des pigeons voyageurs. Tous les éleveurs isolés ou sociétés colombophiles qui possèdent ces volatiles doivent déclarer à leur mairie le nombre de leurs colombiers, le nombre de pigeons voyageurs et les directions dans lesquelles ils sont entrainés.

Le pigeon voyageur n’est pas un pigeon quelconque mais il est issu d’une race spécialement sélectionnée pour effectuer des voyages. Il est utilisé dès l’Antiquité pour transmettre des messages tels que l’annonce du vainqueur des Jeux olympiques. Jules César s’en sert pour transmettre des informations sur les mouvements des troupes ennemies.

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, il a démontré toute son importance dans les opérations militaires en restant le seul moyen pour acheminer des messages appelés aussi colombogrammes.

L’affiche fait référence à « la loi du 3 juillet 1877 relative aux réquisitions militaires » car comme les chevaux et les mulets, les pigeons voyageurs peuvent être réquisitionnés en cas de conflit.

Le pigeon voyageur confirmera sa fiabilité et sa valeur pour communiquer des messages lors de la Grande Guerre car bien que le téléphone ait fait son apparition et que le télégraphe existe, ils sont souvent hors d’usage.

Une autre activité est confiée aux pigeons, celle de prendre des photos des dispositifs ennemis grâce à des appareils photo légers fixés sur leur poitrine et à déclenchement automatique.
Le pigeon voyageur ne sera alors définitivement plus considéré comme un simple volatile mais comme un combattant, un agent de liaison pendant le combat.